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Pas de lettre pour Erdogan


Khaled Sulaiman

Les images de soldat turc, mains liées au-dessus la tête, après le putsch raté du 15 juillet, n’étaient, pour certains Turcs, que l’humiliation de la nation et de son histoire. Mais pour certains autres, ce n’était qu’une gloire du Sultan Erdogan, surtout pour les Islamo-conservateurs qui n’hésitaient pas de se montrer dans la nuit du putsch, comme des vengeurs sans pitié. 
Mais au fond, la nuit du putsch a accéléré le rêve d’une purge sans précédent dans l’armée, l’université, les écoles, tribunaux et plus précisément, dans la cour constitutionnelle. Ce rêve qui n’aurait jamais pu se réaliser sans le coup d’État inachevé, est devenu l’espace d’une autocratie absolue dans la Turquie d’aujourd’hui.


Dans son histoire moderne, la Turquie est connue comme un État militaire dans la région. Depuis les années 1960 jusqu’à aujourd’hui, plusieurs coups d’État ont eu lieu dans le pays, le dernier putsch avant celui du 15 juillet, avait été mené contre le premier ministre islamiste Necmettin Erbakan en 1997. Cet avant-dernier putsch, qui a imposé la sortie du gouvernement d’Erbakan sans suspendre le parlement et la constitution, a été nommé putsch blanc ou postmoderne, parce qu’il n’y avait eu aucune intervention directe de l’armée.

La réaction rapide et la vengeance d’Erdogan contre les putschistes n’étaient pas surprenante pour les observateurs, parce que la politique du gouvernement islamo-conservateur dirigé par AK-Parti (Parti de la justice et du développement) se concentre depuis son arrivée au pouvoir en 2002 sur quatre points principaux : freiner l’appétit de l’armée de se comporter comme un cheval sans rêne, se rattacher aux valeurs de l’ancien empire ottoman, présenter la Turquie comme une histoire de réussite des Frères musulmans et transformer le système politique de la Turquie en régime présidentiel. M. Erdogan fut un vrai président autoritaire dans la nuit du putsch, alors qu'il n'a pas hésité de prendre des décisions de rétorsion, sous une image de victime via Face Time.
Alors que la vaste purge déclenchée par le président Erdogan après l’échec du coup d’Etat se poursuit, le pays entre dans un état semi-totalitaire, puisque la revanche ne vise pas seulement l’armée, mais aussi tous les établissements judiciaires, universitaires, scolaires, les médias et la société civile. Les purges qui se poursuivent contre 1043 établissements d’enseignement privés, 1229 associations et fondations, dix-neuf syndicats, fédérations et confédérations et trente-cinq établissements de santé, en plus d’être une vengeance policière, est un nettoyage idéologique contre les rivaux et opposants d’Erdogan et de son parti islamo-conservateur. 

Erdogan ne pouvait rêver d’une aussi belle occasion pour remplacer le pouvoir de l’armée par celui de la police et de la MiT (Organisation nationale du renseignement). Et, après les forts coups portés contre tous ceux qui sont liés au prédicateur Fathullah Gulen, si le remplacement d’un État militaire par un État policier se concrétise, la guerre de l’usurpateur néo-ottoman se fera contre les partis d’opposition, précisément le Parti républicain du peuple (CHP) et le Parti démocratique des peuples (HDP), parce qu’il s’opposent à la transformation de la Turquie en régime présidentiel.

En bref, le coup d’État raté a créé assez d’espace pour prolonger le pouvoir des Islamo-conservateurs en Turquie, mais un pouvoir qui se nourrit de l’élimination politique et sociale des opposants. Et, déjà, l’exception et le privilège ont bien commencé, pour des milliers d’enseignants, de juges, de journalistes, de syndicalistes qui sont expulsés de leur travail d’un côté et, de l’autre pour un grand nombre de fidèles d’Erdogan en train de les remplacer.

En un mot, M. Erdogan qui n’hésite pas à se présenter comme un nouveau Sultan au Moyen Orient, ne veut qu’être le président absolu de la Turquie à n’importe quel prix, même si cela nécessite la réincarnation du fameux personnage de Gabriel Garcia Marquez dans son roman Pas de lettre pour le colonel.








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